[PV] ~> SUSHIYAKI

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Bāndô se fichait bien des revenus de Chris, ses caprices n’incluaient pas le bien-être du portefeuille de ses victimes…

« J’sais pas, ça se voit pas sur la gueule des gens… Enfin si un peu… Mais bon toi t’es « normal »… t’as pas de trou dans tes pulls et t’as pas non plus une rolex au poignet… »

Elle le considéra avec dédain, avant d’ouvrir la marche, empruntant le trottoir, les mains dans les poches, son beauceron la talonnant. Chris pouvait en effet s’en méfier, le molosse devait selon la convention, porter une muselière vu la dangerosité de cette race… Bāndô rangea ses produits volés dans son sac à dos, ou du moins le sac volé de l’étudiante du cours de bio…

« Bon allez, j’ai pitié de toi… On va aller au Jap, pas trop cher et au moins ça sera pas dégueulasse comme la sale bouff grasse d’ici… »

Ils arrivèrent au dit restaurant, modeste aux menus abordables… Bāndô entra la première, laissant son chien à l’entrée, le serveur leur indiqua une table pour deux où elle prit place. Il leur apportèrent la carte : la japonaise la lit, en silence, avant de s’adresser à Chris, sans lever toutefois les yeux de la liste des plats nippons : elle répondit à la question qu’elle avait laissé sans réponses, tout à l’heure...

« Pour info j’suis pas Anne Frank non plus, j’aime ma vie, elle est très bien sans vous, les sales parasites, et j’ai pas besoin qu’on m’aide… Encore moins qu’on m’écoute, j’ai la dalle c’est tout, j’ai pas bouffé depuis hier, c’est pas la grande famine mais un rien à me foutre sous la dent ça serait pas mal…»

Le serveur arriva, bloc en main, prêt à prendre leur commande…

« Pour moi ça sera… Tempura, Gyōza des Umeboshi et pour la fin… mh… des Amanattō…»

Urushima semblait bien se tenir, ce qui était assez étonnant de sa part… Elle serait dans un restaurant à spécialité occidentale, la nippone aurait une toute autre attitude…

« Et toi neuneu, t’as choisi ? Vite je crève de faim bon dieu de merde… »

Invité

Chris ne connaiçait pas grand chose à la nourriture japonaise, il n'y était pas habitué. Les noms qu'il pouvait lire sur la carte lui étaient tous inconnu c'est pourquoi il préfèrait dire:

"Euh...pareil pour moi, merci."

Il n'avait absolument aucune idée de ce que pouvait être le Gyoza des Umeboshi ou les Amanatto...mais bon, même si Bando était quelque peu dérangé elle n'allait quand même pas s'empoisonner elle-même, ça ne devait pas être si mauvais.

Ils attendirent pendant une dizaine de minutes qu'on daigne les servir. Chris ne savait trop quoi dire pour éviter de déchainer les foudres de la demoiselle...

"Mais j'me doute que t'es pas Anne Franck, c'est juste qu'une jeune fille de ton âge ne devrai pas se débrouiller seule ainsi. Tu ne vis avec personne? Pas de parents ou amis?"

Elle avait quoi, la majorité à peine peut-être..., depuis combien de temps elle devait se débrouiller seule? Trop longtemps surement. Il était curieux de savoir comment elle en était arrivé là, mais cela serai surement trop curieux donc il ne posa pas la question.

Leurs plats arrivèrent, Bando avait l'air d'avoir très fin et se jeta quasiment sur sa nourriture, mais Chris regarda son plat d'un drôle d'air.

*Ca a un aspect bizarre ce machin là*

Il gouta quelques petits trucs, hésitant à chaque bouchées, mais finalement ça ne se révéla pas si mauvais. Il regarda la jeune nippone dévorer à pleine dents sont plats, elle avait l'air d'avoir très faim...

Invité

Bāndô, dans sa précipitation, en oublia presque que la gastronomie japonaise était un territoire inconnu pour l’occidental : Chris lui rappela en piochant gauchement les aliments, n’étant pas un pro des baguettes. C’était toujours un délice pour les yeux que de voir les étrangers se servirent d’ustensiles qu’ils n’avaient pas l’habitude de manier. Face à ce spectacle comique, l’amusée appela le serveur, lui demandant de bien vouloir amener fourchette & couteaux pour Sieur Chris…
Elle mangea d’abord avec empressement, et se disant que le plat n’allait pas s’envoler, elle se résigna à déguster les plats plutôt que de faire la vorace.

« T’es pas démerde mon grand…ça c’est des raviolis à la sauce piquante, et ça des prunes, si j’te dis à quoi c’est mélangé tu vas pas savoir, et ça, c’est des beignets de légumes, y’a du poisson dedans… »

Lorsqu’il fit mention de sa famille, elle n’eut aucune réaction agressive : dans un autre contexte, elle lui trancherait la gorge pour avoir eut le malheur de la faire parler de ses parents. Mais elle avait faim, elle était de bonne humeur, et ses rixes des nuits précédentes ne lui donnait pas la force de se faire bagarreuse…
Bāndô se contenta donc de lui répondre, naturelle, ne levant cependant pas les yeux vers son interlocuteur, continuant de manger : elle ne parla pas la bouche ouverte au cas ou elle se ferait mal comprendre ; la nippone n’aimerait pas répéter ce qui suivit…

« Ey le vieux, j’me suis toujours démerdée seule, c’est pas maintenant que j’vais me faire assistée… Je vis nulle part… je dépend pas de mes amis ici.. je dépend de personne… »

Elle ne parla pas de ses parents, que Chris devait imaginer absent à l’appel. Ils étaient restés au Japon et elle se passait très bien d’eux, comme elle l’avait toujours fait. Son père, militaire, n’avait jamais été là, et les rares fois où il rentrait, c’était pour lui faire vivre un enfer… Quant à sa mère, elle devait encore travailler au bordel… Bāndô avait vécu dans la rue et sa vie de vagabonde lui allait très bien, malgré les inconvénients, comme l’alimentation. Le campus était sa soupape de sécurité, celle qui conservait un semblant de dignité pour ne pas faire d’elle une clocharde, en lui garantissant l’hygiène et un bon lit… Quoiqu’elle ne trouvait jamais le sommeil avec sa colocataire nymphomane…
La marginale avait définitivement quitté le cocon familiale à 16 ans, aujourd’hui, elle en avait 18, bientôt 19, elle ne ressentait toujours pas le besoin d’avoir un chez soi.
Bāndô s’arrêta de manger pour poser son regard éteint sur Chris ; elle semblait être moins joviale qu’il y a quelques minutes.

« Et toi, Mr j’me tape les jeunettes, tu vis plus chez Papa-Maman j’suppose, c’est la belle vie hein ? Pas besoin de feinter pour avoir la paix pour les plans cul… Tu dois l’avoir cette foutue paix, pour venir faire ton Superman ici avec une nana qui t’as fendu le crâne…»

Le fait d’avoir aborder le sujet sur ses parents devait l’avoir démoralisé car elle appela le serveur, demandant de une bouteille d’Umeshu, une liqueur à 40°, de quoi oublier… Une fois servie, elle en proposa à Chris avant de s’enfiler cul sec deux verres d’alcool, sans perdre le nord…

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Chris remercia la demoiselle pour l'éclaircissement sur ce qu'il était entrain d'avaler, et il fallut reconnaître que la tâche était plus simple avec des couverts. Il remarqua bien sa bourde quand il avait parlé des parents de la jeune nippone, qui, comme il s'y attendait, n'était apparement pas très présent.
Chris se maudit intérieurement d'avoir abordé ce sujet là, mais en même temps il n'était pas madame Irma, il ne pouvait pas savoir.

"Je vois bien que tu t'débrouilles bien toute seule, c'était simplement pour faire la conversation normalement."

Lui répondit-il gentiment. Après tout elle était apparement majeure, elle avait tout à fait le droit d'être seule, même si ce ne devait pas être si simple.

"Tu dit que je me tape les jeunettes comme si j'avais 50 ans, je te signal que j'en ai que 25. Elles ne sont pas beaucoup plus jeunes que moi. Et puis, comme je l'ai dit toute à l'heure, ça ne m'arrive pas souvent ou alors je ne sais pas qu'elles sont mes élèves donc bon..."

Elle était entrain de se faire une fausse opinion sur lui, comme tout homme il aimait bien le sexe, c'était clair, mais pas jusqu'à se taper en connaissance de cause une de ses élèves. Généralement elles ne lui apprenaient qu'après qu'elles étaient étudiantes, ce qui l'embêtait assez en vérité.

"Il est vrai que je ne suis plus non plus avec mes parents, depuis un bout de temps même. J'ai mon studio. Mais ce n'est pas parce que je suis avec toi que je fais mon Superman comme tu le dis si bien..."

Bien que son crâne avait voulu le dissuader, il voulait essayer de la connaître, ne serait-ce qu'un petit peu.

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Chris voulait simplement tenir une discussion normale avec Bāndô ; face à cette conventionalité, la nippone se fit elle-même la conversation…

« Tu veux une conversation normale ? Et bien bonjour, je m’appelle Bāndô, toi c’est « Machin » c’est ça ? Charmant, j’aime taper sur les gens et jouer à la Xbox, oh toi tu préfères jouer au petit alchimiste derrière ton bureau ? Ah bon… j’aime ma batterie et la musique, quoi ? Tu aimes cette conasse d’Avril Lavigne ? Bah je peux rien pour toi… J’aime la bière de Sapporo et Sapporo, ah, tu viens de TrouduculLand toi ? Ben tu vois, j’men doutais un peu… Je déteste Harry Potter et les emos… Toi aussi ??? Sans déc’ ! Tu m’envoies ravie… Plus tard ce que je veux faire dans la vie ? Chômeuse, pute je peux pas… Ah toi t’as déjà un brillant avenir, c’est beau… Non non, je compte me faire incinérer, j’veux pas de tombe, me faire bouffer par les vers, très peu pour moi… »

L’alcool atténua son spleen ; elle conclua cette tirade par une révérence.

« Et Monsieur le Professeur, je salue votre patience, la teneur de votre porte-monnaie et cette putain de gentillesse qui apparemment est comprise dans l’option : je suis un trou du cul de français… »

Il s’imaginait qu’elle était à même de vivre seule, ce qui était le cas du haut de ses dix huit ans, qu’il ne lui donnait pas car il la croyait dans la vingtaine. Les apparences étaient trompeuses : on ne se doutait pas qu’elle était à peine majeur, sous ses allures de fier à bras.

« Vingt-cinq piges ??? Oyooo… Jt’en donnais plus…Genre 40 quoi… Mais un vieux reste un vieux. J’me tire une balle à trente ans, donc vingt cinq pour moi c’est là qu’on commence à devenir sénile… Enfin bref… T’es un chaud lapin, c’est bien ça, t’assures le taux d’accroissance naturelle de l’Amérique, si c’est pas beau ça… »

Elle se resservit un verre, qu’elle but à nouveau d’une traite ; l’euphorie commençait lentement à la gagner.

« Comment ça « depuis un bout de temps », tu t’es engueulés avec tes vieux ? Me dis pas que t’as fais comme ce gosse qui a trop vu Scream et qui nous a fait un joli massacre dans sa baraque ? »

Invité

Chris la laissa débiter ses paroles venimeuses teintées d'ironies. Cela ne le touchait plus vraiment, il y avait prit l'habitude, elle voulait décharger sa haine verbale sur lui grand bien lui fasse, du moment qu'elle ne lui brisait pas encore une fois le crâne il arriverait à supporter cela.
Après cette effusion de paroles, quelques personnes dans le resto chinois se retournèrent étonnées d'entendre ce flot de paroles non chuchotés. Christopher sourit, absolument pas mal à l'aise alors qu'il y a quelques années il l'aurait été, et regarda Bando pour savoir si elle avait finit ou si elle avait encore quelque chose à lui jeter à la figure, au sens figuré bien sur.

"Tu as raison, ce genre de conversation ne te vas pas, ça fait encore plus hypocrite que d'habitude. Comme si, finalement, tu t'intéressais à ma vie..., c'est stupide et faux je suppose."

Il se tut, et continua de dévorer son plat qui ne s'avérait pas mauvais. Il se dit qu'il allait jouer le même jeu, puis finit sa bouchée avant de prendre la parole.

"Un bel avenir?? Tu plaisantes j'espère?! J'aime mon métier, mais c'est un métier de prof, on est payés comme des merdes, du moins les jeunes profs comme moi alors que d'autres ne foutent que dalle ou sont assient dans leur bureau en marbre à se la couler douce toute la journée!! J'essaye de m'en sortir comme j'peux, je suis devenu prof car j'aime ce que je fais, j'aime les sciences et j'aime surtout le faire partager. Mais prof ça implique aussi de devoir se coltiner pendant au moins toute une heure des élèves comme toi, qui n'en ont rien à foutre de ce que j'peux raconter, qui ont qu'une envie: que j'aille me pendre avec le rideau de la classe! Tu crois que c'est simple de faire fasse à plein d'élèves qui te regardent avec des yeux ronds et qui ne comprennent rien à rien?! Non, non c'est pas simple, non c'est pas joyeux et non pour le moment c'est pas un bel avenir. Un bel avenir toi tu pourrais encore te le forger, seulement tu ne te rends pas compte que tu pourrais encore te sortir de toute cette merde qui subsite autour de toi. Etant jeune...du moins un peu plus jeune que toi, moi aussi j'ai eu des emmerdes, qui n'en a pas de toute façon?! Mais j'essaye de m'en sortir et j'pense pouvoir dire que j'ai réussi car je me suis donné mes chances mais toi tu te les donnes même pas!!"

Il s'arrêta quelques secondes pour reprendre son souffle et boire un coup.

"Il m'est aussi arrivé de martyriser des p'tits mômes crétins quand j'étais plus jeune, seulement je m'suis rendu compte que ça servait à rien, que je n'avais rien à foutre d'eux et que de leurs taper dessus ça me faisais perdre mon temps! De plus, je ne sais pas si on peut dire que j'suis un chaud lapin, tu seras peut-être étonné de savoir que nombreux hommes font l'amour ou baise tout dépend, plusieurs fois par semaine, plusieurs d'entre eux même continu de se masturber même étant marié, c'est pour te dire...
Et je n'pense pas "assurer l'accroissement de l'Amérique" étant donné que je ne suis pas Papa, et que j'prend mes précautions! Con peut-être, mais pas à ce point là!!"

Et voilà, c'était dit. Les gens les regardaient encore plus bizarrement, s'ils continuaient comme ça ils n'allaient pas tarder à se faire virer mais bon..., si Bando ne comprenait que les conversations de ce genre il pourrait s'y faire sans problème.

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Bāndô s’offusqua : Chris parlait sûrement du genre de la conversation, en la qualifiant d’hypocrite, mais elle le prit pour elle. Apparemment elle démarrait au quart de tour sur ce sujet. Il fallait dire que les personnes peu franche du collier, elle les portait en horreur, c’était pour elle la plaie de ce monde. Si tout se disait, on s’en porterait mieux.

« Moi ? Hypocrite ? C’est la bouffe jap qui te fais tourner le casque ou quoi… Si je pense quelque chose, je te le balance… Hypocrite… ben tiens… T’es bien le premier à me dire, touche pas trop à l’alcool, ça te va pas mon grand… L’hypocrisie c’est bien le grand problème de ce monde de merde… Et déstresse, en effet jm’en bats de ta vie parce que j’y connais rien, mais si tu me dis que t’es un gros bras et que t’es prêt à frapper du merdeux, là tu m’intéresse, et je te file une invit’ spéciale au gang, tu seras le bienvenu… Après c’est sûr que si ton truc c’est plutôt le tricot, bah en effet, ta vie va pas me passionner des masses… Aussi, si t’as besoin de dézinguer quelqu’un, tu m’appelle, je te ferais un prix parce que t’es un connard de français… »

Elle prit encore un beignet avant de reprendre Chris sur sa vision des éléments perturbateurs qui pourrissaient ses cours.

« Je ne vois pas les choses comme ça… Les gens comme moi, rendent le métier dangereux, tu vois, les blaireaux qui en branlent pas une comme tu dis, ben ceux-là ont les matent : comme ça être prof ça devient chaud et au moins ils apprennent l’autodéfense, au lieu de rien foutre… On les occupe, et en plus, on leur botte le cul à leur feignantise… Ah je m’aime… J’suis vraiment généreuse je trouve… Tiens j’ai pas fais tous les profs encore, y’en a tellement dans ce bled… Faut que je les épingle, qui sait j’en trouverais bien un d’intéressant un jour… Mais bon soi dit en passant si ça se produit, tu me passes la corde au cou, ok ? »

Le professeur se lamentait de son avenir, et par la même occasion, culpabilisait Bāndô en lui disant qu’elle perdait son temps à s’obscurcir l’adolescence. Il commençait vraiment à l’amuser… Vingt cinq ans et aussi naïf. Il était vraiment affable, mais si maladroit… Un peu comme Nathanaëlle… Ces gens là ne lui inspiraient pas d’animosité comme aux autres… Elle se divertissait plus d’eux qu’elle ne s’en moquait.

« Tu me fais marrer… T’as l’air d’être un bon gars, mais t’es complètement à côté de la plaque… M’enfin c’est bien t’avoue qu’être prof c’est pas la joie, pas comme ces connards hypocrites qui disent aimer transmettre leur grand savoir, si solide qu’a une petite question pertinente il se casse la gueule, BREF… M’enfin j’savais pas que pour les nouveaux ils payaient pas beaucoup à Harvard. Mais bon tu vas vite te faire un max de thune si tu gravis les échelons… J’avais défoncé un enseignant, un vieux d’la vielle, il était blindé de thune… Appelle moi quand tu seras riche, j’viendrais te rendre visite… Sinon sympa pour le rideau de la classe, j’aurais pensé à l’acide chlorhydrique mais si tu vois ça comme ça… »

C’est là qu’il fit son bon français moralisateur, ce qui l’insupporta bien évidemment mais il était de bonne foi, elle n’avait pas envie fesser un Bisounours…

« L’est beau mon avenir… Je vis à 200 % moi… Je profite de chaque instant, j’attends pas demain… J’me pose pas de questions existentielles, j’men sur-tape, j’ai ce que je veux quand je veux, j’ai pas besoin de fric, pas besoin des autres, bref la belle vie, et j’me pose pas non plus la question sur la Mort, si ça viens, bah tant pis, je stresse pas comme toi, moi… Tu sais y’a pas besoin d’avoir BAC+ 7 pour être heureux dans sa vie… C’est des conneries tout ça… Enfin tu peux pas trop trop comprendre, t’as du être élevé chez papa-maman, tu sais pas ce que sait le bonheur d’avoir une putain de paix : la rue c’est la délivrance, vieux… »

Bāndô se voilait la face ; elle mentait sur toute la ligne, certes, elle connaissait des moments de joie éphémères mais au fond d’elle, elle était malheureuse…

« Et t’es sympa de pas appeler ce qui tourne autour de moi, par « merde », jm’y sens très bien dedans, alors si t’insinue que je surnage sur un beau tas de shit, je te les brise pour de bon… J’y pu rien si tu vois pas plus loin que ça, c’est bien reste dans ta merde, j’vais pas éclairer ta lanterne, j’suis pas les services sociaux… »

C’est bien elle qui avait besoin de ces dits « services sociaux », mais le jour ou elle l’avouerait, on pourra appeler l’exorciste.

« Et putain pour la dernière fois, arrête de me prendre pour un nid à problème, bordel ! »

Frappant du poing sur la table, elle releva les yeux vers lui : il finit par vraiment l’énerver. Le silence venait de tomber dans l’établissement, tous les regards étaient portés vers elle. Tentant de se calmer au risque de se faire virer du restaurant, elle prit une longue inspiration avant de recommencer à manger, le brouhaha autour d’elle reprenant de plus belle. Bāndô préféra changer de sujet…

« T’es pas encore père mais ça tu le sais pas, la capote ça empêche quedal, ça se trouve t’as une armée de sale morveux dans toute l’Amérique… »

Elle finit enfin ; la nippone prit encore un verre…

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Chris ne savait que répondre à ça. S'il lui disait réellement ce qu'il pensait d'elle, qu'elle foutait sa vie en l'air et que, bien qu'elle ait l'air détaché, elle était malheureusement cela se voyait, il se ferait cassé la gueule ou répondre sur le même ton. Ca n'en valait pas la peine finalement. Pourquoi cette carapace si solide alors qu'il n'était que tout les deux, personne pour la juger, personne voulant "l'attaquer"...?!
Il soupira, reprennant un ton normal, évitant de déranger une nouvelle fois ceux qui déjeunaient ici.

"Je ne parlais pas d'un caractère hypocrite, puisque tu ne l'es pas car tu dis, et des fois un peu trop, tout ce que tu penses. Mais je parlais du fait que si tu faisais style de t'intéresser à ma vie cela serait hypocrite car tu n'en a rien à foutre finalement!"

Et oui, mais avec un tel caractère si elle avait rien à foutre des autres, les autres n'avaient rien à foutre d'elle, c'était un cercle viscieux. Seulement pour opuvoir s'en sortir il fallait le vouloir et surtout, surtout oser demander de l'aide, ne serait-ce qu'à une seule et unique personne pour commencer. Mais ça, elle était surement bien trop orgueuilleuse pour demander cette aide bien qu'elle en ait grandement besoin. Même pour avoir une petite vie un peu plus confortable: pouvoir manger quand elle avait faim, être sûr d'avoir un toit tous les soirs..., ce genre de chose.

"J'ai surement autant horreur que toi des gens hypocrites, crois-moi. Seulement te rends-tu compte que tu es hypocrite envers toi-même?
Je m'explique: bien que tu dises que tu n'as besoin de personne, que tu es très bien toute seule, que ta vie de plait beaucoup, c'est faux. Pourquoi j'affirme? Tu vas encore de dire que c'est cet abruti de p'tit français qui se prend ou pour un psy ou pour Mme Irma, et qu'il veut faire style de tout savoir. Mais il suffit de te regarder, ça saute aux yeux, seulement tu ne veux pas l'admettre."

Il savait que ce qu'il était entrain de dire n'allait pas lui plaire, il ne voulait pas s'en faire une ennemis bien au contraire, mais peut-être qu'il pouvait lui ouvrir un minimum les yeux, même si elle n'avouerait jamais.

"Je ne te veux pas de mal, je ne veux pas te prendre ta liberté ou quoique ce soit. Simplement, regardes-toi! Tu es obligé d'aller faire chier les gens pour pouvoir manger. Sans moi aujourd'hui tu aurais fais quoi? Ou tu aurais volé, ou tu n'aurais pas manger! Tu vas dire que c'est comme ça, que c'est la triste loi de la jungle, mais non!!! Non ça ne marche pas comme ça. On est assez évolué pour aider les gens dans le besoin sans que cela soit honteux. Tu peux toi aussi demander cette aide dont tu as droit, mais tu ne le feras jamais c'est ça?!"

Il ne voulait pas la retourner contre lui, absolument pas.

"Je ne veux cependant pas qu'on se fache. Même si tu ne m'aimes pas beaucoup, voir pas du tout, ça sert à rien qu'on se prenne la tête. Profites de bien déjeuner aujourd'hui, c'est déjà ça."

Invité

Chris voyait juste ; elle n’irait pas se sauver, cela la blesserait dans son orgueil…
Lorsqu’il lui déblatéra un tissus de paroles éloquentes de vérité, Bāndô se demanda si elle allait lui faire traverser la vitre ou si elle allait tout bonnement lui dévisser la tête.

« Nan mais j’hallucine… Tu veux que je t’la suce pour te remercier de ton extrême bonté tant qu’on y est ? Et bien, il se trouve que j’ai un esprit de contradiction très développé, alors Mister « je ne veux de mal à personne mais je leur casse les couilles à leur faire la moral », je vais faire ce que tu penses que je ne ferais jamais : demander de l’aide, mais à ma façon »

Chris savait-il qu’il y avait danger à venir en aide à un pareil cas social ? Il l'apprendrait d’ici quelques minutes… La japonaise finit de boire son dernier verre, avant de se lever. S’avançant vers lui, elle l’entoura de son bras, tandis ce qu’elle faisait une manœuvre qu’il se remarqua pas.

« “Machin”, j’espère que t’as deux lit, et le matin, je mange vos céréales dégueulasses, le seul truc que je trouve bon dans ce pays de merde… Prévois aussi du shampoing pour cheveux blonds, pas ceux avec la boîte verte, ils me pourrissent la racine, enfin démerde toi pour m’acheter une marque convenable… »

Bāndô se releva et s’apprêta à partir, mais elle se retourna, brandissant le portefeuille qu’elle venait de lui voler sans qu’il ne se rende compte. Agitant les billets elle le provoqua, avant de décamper, son beauceron sur ses talons.

« Allez à toute, et merci pour le blé ! »

Il avait voulu l’aider ? Elle lui ferait comprendre que les mots étaient vains, et qu’il allait devoir assumer ses derniers : Urushima investissait à partir d’aujourd’hui, le studio du professeur ; l’invasion était en marche… Il n’aurait plus à lui reprocher de ne pas se donner les moyens d’avoir un toit…

Invité

La jeune nippone était un démon, un véritable démon. Chris avait beau tout faire pour essayer de faire bnne figure, il fallait toujours qu'elle le rabroue! Cela commençait réellement à l'énerver. Pourquoi ce donnait-il t'en de mal pour cette petite ordure?!!
De toute façon il était hors de question qu'elle investisse son studio, d'abord parce qu'il n'en avait absolument pas envie et puis qu'il n'en restait pas moins un prof! De toute façon il ne lui acheterait rien du tout, elle l'avait prit pour qui? Le secour catholique peut-être?! Et bah elle se foutait le doigt dans l'oeil jusqu'au coude, qu'elle aille se faire foutre cette p'tite merdeuse!

Chris sortit à son tour rapidement, ayant prit soin de payer les consommations.
Il réussi tout de même à rattraper la jeune fille, du moins il était assez près d'elle pour crier et qu'elle l'entende!

"C'est hors de question que tu viennes chez moi! J'appelle les flic sans ça. Et puis, tu t'es tiré avec mon portefeuille mais il y a à peine de quoi te payer un sandwich!! J'ai vidé mon porte-feuille au resto, il fallait que j'aille retirer de l'argent, et toute mes cartes de crédit ne sont pas ici. C'est dommage, je suis vraiment désolé...!!!"

Oui, là c'était horriblement ironique. Elle voulait de la "casse", elle allait en avoir! Lui aussi pouvait être grossier, violent...un Bando masculin en quelque sorte. Qu'elle tienne les flics dans sa main, ok, pas de problème, il trouverait une autre moyen! Et puis quand bien même elle squatait chez lui, elle allait se faire chier! Le proprio était strict, pas de bouquant et pas de casse, sans quoi pas de toit. Si elle voulait rester il faudrait ce plier à ce genre de règle et la elle pouvait dire aurevoir à une part de sa liberté, c'était certain même en tuant le proprio!

"Putain Bando merde!!! Arrêtes tes conneries tu veux?!! J'en ai marre, tu me saoul! Tu ne veux pas d'aide, très bien, je ne t'en donne pas, je ne veux plus te voir et nos route ne se croiserons plus!!! Viens ou ne viens pas en cours, tu peux dormir, je ne m'occupe plus de toi!!!!"

Il en avait marre, elle l'avait poussé à bout. Si elle voulait même sans l'admettre, qu'il s'occupe un minimum d'elle et qu'il l'a respecte, il f'allait qu'elle en fasse tout autant pour lui, or ce n'était pas réellement le cas!

Invité

[Hj : LLL le mal est fait depuis 16H06, pas taper ll]

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