Looking for Vodka... [PV Shynia]

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Friedrich, en quête d'une bouteille de vodka pour renflouer son stock prématurément brisé par une élève des plus agressives, se rendit au mini super-marché.

Par bonheur, les rayons étaient assez fournis pour promettre de bonnes cuites, et Friedrich avisa une bouteille de vodka qui rayonnait dans les rayons, une vraie directement importée de Russie à en croire les inscriptions s'y trouvant.
Satisfait, le professeur la saisit et la rangea dans son sac, puis, après réflexion, en prit trois autres ainsi qu'une dernière qu'il garda à la main.
La soirée qui suivrait lorsqu'il trouverait assez de personnes de valeur pour la partager avec lui serait sympathique, même s'il était plus que probable qu'elle compterait très peu d'invités à en croire la décérébration avancée de la populace de cette université...

A part la nippone du cimetière, cette Bandô, il n'y avait encore guère d'élèves attirant l'attention de Friedrich, à part peut-être la Shinya que celle-ci avait évoqué.

Friedrich se dirigea alors vers la sortie, lorsque...

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Shinya avait un problème existentiel à régler immédiatement. Elle avait même délaissé son parc à putes en menaçant au passage le barman qui était chargé en son absence d’éviter la moindre merde avec les écarteuses de cuisses professionnelles qu’elle avait recrutées. Les seules choses dont Shinya ne pouvaient pas se passer c’était parler, les clopes et l’alcool. Et en l’occurrence, sa fiole métallique était vide. Elle avait cru pouvoir tenir la journée avec ce qui lui restait mais ses réserves s’étaient épuisées quelques minutes plus tôt. C’est pourquoi elle fonça directement au supermarché du campus.

Le fait de se savoir à cours de boisson lui rendait la gorge encore plus sèche. Ses pneus de voiture crissèrent sur le parking, elle descendit toute vêtue de cuir de son engin et se dirigea décidée vers les portes automatiques du magasin. Une fois à l’intérieur, elle n’hésita pas un instant, elle savait exactement où se trouvait le rayon des alcools. Ses talons claquaient sur le carrelage crasseux de la superette, enfin elle se retrouva devant les étagères garnies de bouteilles. Vodka, elle avait envie de Vodka.

Cherchant des yeux, elle vit avec stupéfaction la dernière bouteille de l’alcool russe finir dans entre les mains d’un homme. Sa soif n’attendait pas, elle emboîta le pas de l’homme et posa sa main sur son épaule afin de le faire pivoter :

« Heu, tu m’excuses, mon grand. Mais cette bouteille est à moi, alors tu vas gentiment rendre à Dieu ce qui lui appartient. »

Elle lui arracha la bouteille des mains et avec une envie évidente, elle enleva d’un geste expert et rapide le bouchon et enfourna le goulot entre ses lèvres. Le liquide coula dans sa gorge et la réchauffa agréablement. Une gorgée, puis deux pou trois autres et elle rabaissa enfin la bouteille sans l’once d’une grimace. Puis en commençant à attraper d’autres bouteilles de Saké et de Rhum sur les étales elle remarqua :

« P’tain t’es gonflé quand même. T’viens prendre la dernière bouteille sous mon nez, franchement t’as un sacré culot avec ta tronche défraîchie… Oh putain ! J’ai deviné, t’es un sale enfoiré d’aigri de prof ! Oh fais chier, si même vous vous commencez à user les réserves de bibines de s’magasin d’merde on a pas fini d’crever d’soif… »

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Une jeune femme blonde, apparemment une étudiante d'origine nippone elle aussi, se permit de lui dérober sa bouteille et d'y boire quelques gorgées, péché suprême !
Mais elle faisait ainsi preuve d'un comportement qui lui faisait singulièrement penser à lui-même...

- Dieu ? Belle modestie, mademoiselle, mais ce n'est pas pour me déplaire !

Saisissant la bouteille volée par la nouvelle venue, Friedrich se servit lui aussi une rasade.

- C'est meilleur à plusieurs, n'est ce pas ? Mais je suppose que partager n'est pas ta qualité première, ni même la mienne, ma belle... Va donc falloir que tu me laisses profiter de cet alcool, à moins que tu me prouves que tu appartiennes à une race méritant de participer à une bonne petite fête entre êtres supérieurs que je compte organiser bientôt...

Considérant que le combat était une bonne manière de connaître la valeur d'une personne, comme le lui avait appris les idéologies de son quartier à Berlin et lui avait rappelé la jeune femme du cimetière, Friedrich attrapa la tête de la blonde et lui asséna un coup de poing en la dirigeant vers les rayons d'alcool.
Il lui adressa alors un regard ironique, simulacre de compassion, et lui adressa la parole :

- Navré... Alors, parle-moi un peu de toi maintenant... Moi c'est Friedrich, Friedrich Spielraum, tout nouvel enseignant de philosophie à Harvard, et je peux déjà te dire que ton ego surdimensioné et ton alccolisme notoire nous rapprochent... Et toi-même ?

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L’homme avait remarqué son surplus de modestie mais elle ignora sa tentative de lui signifier sa sympathie. Shinya n’avait aucune envie de sympathiser avec un vieil alcoolique qui se croyait doté d’assez de talents psychologiques pour apprivoiser la nipponne colérique. Il lui prit la bouteille des mains et but à son tour. Elle lui jeta un regard assassin et lui répondit :

« Oh ! Non mais tu m’fais halluciner. T’m’invites à ta petite beuverie de bas étages là ? J’me déplace que pour les grosses orgies ! Et en plus t’es en train de piter la seule Vodka qui a survécue aux fêtes de pré-pubères en quête de sensations fortes… Merde et m’appelle pas ma belle, sale puceau ! Personne n’est supérieur à Dieu, alors passe-moi ton casting de chiasse… »

Alors que la nipponne essayait de récupérer ce qu’elle considérait comme son dû, mais sa taille de japonaise l’handicapait quelque peu ce qui la mettait encore plus en colère. C’est alors qu’elle reçut le coup de poing qui l’envoya contre l’étagère d’alcool, deux bouteilles de cocktails s’écrasèrent au sol. La japonaise secoua la tête pour reprendre ses esprits. La colère qui la gagnait facilement faisait trembler ses muscles. Elle se baissa, ramassa le culot d’une des bouteilles brisées. Le coup de pied parti très vite, il faucha la jambe du professeur qui ne put que déraper dans la flaque d’alcool au sol.

Shinya lui sauta sur le dos, la face tranchante du culot se retrouva posée contre la carotide du professeur, la japonaise avec un sourire ironique lui répondit :

« C’est moi qui suis navrée. Putain encore un schleu, s’pas possible. S’tous des Bisounours gothiques en plus… Ah mais merde, j’oublie toute politesse. Shinya Makkuro, alias Shiva, alias Hitler, proxénète professionnelle, élitiste, alcoolique, droguée, nicotinomane, addict du sexe… Dépravée à tous les niveaux mais surtout un ego surdimensionné, comme tu dis… »

Alors qu’elle maintenait le professeur dans une position peu confortable et que son arme improvisée avait entaillée légèrement la peau de la gorge de l’homme, un agent de sécurité afro-américain alerté par le bruit se montra. Shinya lui jeta un regard enflammé qui lui conseillait de s’éloigner sans poser de questions. Bien évidemment, il ne prit pas l’avertissement au sérieux. C’est alors qu’elle lui dit :

« Oh, le nègre. T’emballes pas, tu n’as rien vu et tu vas retourner gentiment fouiller les sacs à la sortie si tu veux pas que « la visite du 15 avril » se reproduise… »

Elle lui fit un clin d’œil, elle faisait allusion à une descente du Fightclub dans la supérette. Bandô, Andrew, John et tous les autres étaient venus régler un compte avec le patron du supermarché et ça avait très mal terminé. Une boucherie sans nom avait accueilli le nouveau propriétaire, l’agent était apparemment au courant de cet « incident ». C’est pourquoi il quitta dépité le rayon.

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Shinya - c'était donc elle ! - se montrait à la hauteur de ses espérances...
Raciste, violente, prête à tout, sadique, en un mot assez anti-social pour être supérieure !
Friedrich ne croyait pas à sa chance : il semblait qu'il ne rencontrerait pas grand-monde de son acabit dans cette école de dégénérés...

- Je ne récupère pas de la vraie vodka de l'ex-glorieuse URSS pour des fêtes de merde, ma belle... Ni même pour des orgies comme les autres ! C'est pour ça que je cherche de vrais invités dignes de partager ma compagnie, et pas des petites fiotes comme la plupart de tes sous-merdes de camarades...

Attrapant le bras de Shinya, il lui tourna le poignet jusqu'à ce que la douleur la contraigne à lâcher son emprise.
Il se releva alors, se tenant la carotide que ce cadeau du ciel avait commencé à sérieusement lui entailler.

- Enchanté de faire ta connaissance, Shinya... Je crois que nous allons bien nous entendre... Je peux t'appeler Dieu 2 ? La première place est occupée par mon idole dans ma conception...

En effet, Friedrich tenait le pendentif en forme de croix gammée que la lutte avait extirpée du col.
Ce souvenir des quartiers riches de Berlin datait de loin...
Et Friedrich désirait ardemment refaire une soirée comme au bon vieux temps, la nostalgie le prenant depuis quelques temps ; il ne pouvait cependant pour cela se passer d'invités d'exception...

- Viens à ma soirée, je te promets des sensations bien plus attrayantes qu'une orgie de tapette... Le "puceau" que je suis selon toi a un peu plus d'expérience que tu ne le crois, vois-tu...

Tendant la main à Shinya pour l'aider à se relever, il lui adressa un sourire epoustouflé et admiratif, en même temps que les souvenirs lui remontaient à l'esprit...
La violence de la donzelle lui rappelait la belle époque perdue de la jeunesse...