Torride... La brûlure (PV-Melody)

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Était-il insensible ou trop sensible? Certes, il n'était pas invincible à tout. Même pas à un vilaine brulure. Bon, ces derniers jours n'avaient pas été si mauvais... À part d'avoir fait mal et... de se faire mal. Il était resté dans son dortoir, son calorifère étant dans un coin. Et bien entendu, Mike glissa, sûrement trop endormi ou fatigué, tombant le dos sur cette source de chaleur qui était en marche. À vrai dire, les derniers jours, en plus d'avoir été tranquillisés, trop mélancoliques, avaient été par dessous froid. L'automne était déjà là, l'hiver attendait.

Mike s'était retiré aussitôt,une douleur vive se faisant sentir sur une de ces omoplates. Oui, un peu plus tard, il tenta d'y mettre du désinfectant, mais, ça allait plutôt mal quand on avait pas de femme, qu'elle n'existait pas, et que de toute manière, personne ne pouvait vous aider, votre colocataire avait déserté pour quelques jours. C'est donc en fin de soirée, quelques bonnes heures après avoir tenté se guérir, que, frustré, le newyorkais se dirigea vers l'infirmerie.

Se rendant donc d'un pas incertain vers le bâtiment pas si loin de son dortoir, Mike paraissait presque en parfaite santé, ses jambes "marchant" très bien après tout, mais son haut du corps ayant souffert. Et puis, ce n'était nullement une excuse pour la voir... Quoique, si elle pouvait faire quelque chose. Le jeune homme cogna discrètement, la remarquant qui mettait de l'ordre dans ses dossiers, seule. Mais, bon, toute bonne personne aurait put voir le bandage qu'il avait tenté. En vain, la plain saignait encore, écorché et sa peau brûlé -ah et oui.. tatoué.- au deuxième degrés.

Hugues lui sourit tendrement, puis, hésitant, échappant;

- J'ai eut un petit soucis...

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Bon, Melody adorait son travail, mais se lever à 6:00 du matin pour trier des papiers, ce n'était pas vraiment l'idée qu'elle avait pu s'en faire. Oh bien sûr, chaque métier a ses avantages et ses défauts, mais elle préférait de loin l'action à la reflexion, du moins en tant qu'infirmière. Oui, parce qu'autrement, dans sa vie de tous les jours, elle était une intellectuelle qui n'aime pas trop prendre des risques, comme avec un jeune étudiant qu'elle avait invité à dîner l'autre soir ... Vraiment, vous ne voyez pas qui? Tant pis pour vous! Arrivée tôt le matin, la journée avait été longue, très longue, tandis qu'elle ne recevait que des visites sans vraiment d'importances, quelques rhumes, une grippe et une petite angine accompagnée d'une entorse au poignet. En autre mot, elle n'avait eu aucune vie entre ses mains aujourd'hui, et ça lui déplaisait. Pas qu'elle aimait perdre des gens par sa faute, simplement que la responsabilité qu'elle avait dans cet établissement était beaucoup moins importante qu'à l'hopital!

Trier et ranger ... Nan mais elle n'était pas secrétaire non plus! C'était pénible comme boulot, alors si un élève voulait bien arriver en disant qu'il se sentait trèèès mal, qu'elle puisse reprendre son travail ... Et justement, son souhait fut exaucé, mais ça elle ne le vit que quelques minutes après avoir tout terminé. S'apprêtant à rentrer chez elle, il était déjà tard, elle reconnut une voix qu'elle avait entendu une bonne partie de la soirée précédente, et se retourna avec un léger sourire, se demandant ce qu'il avait bien pu faire pour se retrouver ici.

"Ravie de vous revoir Michael, bien que j'aurai préféré un autre endroit. Que vous arrive-t-il dites moi? Rassurez moi en me disant que vous ne venez pas pour un simple rhume ... Enfin non, mais c'est juste que venir à l'infirmerie pour ça .. M'enfin, je ne pense pas que ce soit la raison de votre venue, je me trompe?"

A première vue, il avait pourtant l'air d'aller bien, qu'est ce qui pouvait l'amener vers elle? Une excuse pour la revoir? Oh non, elle n'osait pas l'espérer. Mais Melody, c'est quoi ces drôles de pensées?! C'est vrai, après qu'il soit parti, laissant un souvenir brûlant sur sa joue, elle n'avait cessé de penser à leur soirée si agréable. Allez savoir pourquoi ...

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Contre le cadre de porte, il entra donc, sa brulure lui faisant quand même mal sous les apparences, et Mike ne ressentant pas la moindre envie d'enlever son haut devant elle. Il répondit à sa question, rentrant dans la pièce sans toutefois s'assoir tout de suite, se contentant de lui répondre;

- Non, j'aurais bien aimé un petit rhume mais... Enfin, je suis tombé, et peut-être que ça parait pas...

Mike s'interrompit lui-même, sentant que son discours devant Melody devenait légèrement minable, se mettant dos à elle, lui montrant la plaie qu'elle pouvait aisément voir son son t-shirt. Dos à elle, il se mordit la lèvre inférieure, puis se retourna, continuant son explication qu'elle pouvait un peu plus comprendre;

- Ben j'suis tombé contre le calorifère. J'crois que.. j'me suis brûlé. J'ai essayé de désinfecté, mais bon, ça va plutôt mal, seul.

Et puis, en autant que l'on ne touchait pas à la plaie, ça lui faisait pas mal...Sauf que peut-être, elle... Ah, mais, sa requête principale, c'était sa blessure, ça lui faisait mal, bon. C'est tout.

Vraiment?

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Melody lui pria d'entrer, ce qu'il fit donc, sans pour autant s'assoir ni retirer son haut. S'il était pudique, il allait devoir oublier ça un instant, elle allait bien devoir voir correctement la brulûre s'il voulait se faire soigner, vu que c'était bien la seule raison pour laquelle il était ici non? Bien sûr, quoi d'autre sinon? Bon, oui, tout le monde en avait une petite idée, sauf ... Melody, qui croyait dur comme fer que ce léger baiser sur la joue qu'elle avait reçu n'était qu'un remerciement, qu'il ne signifiait rien du tout, d'autant plus qu'il était marié non? Alors forcément, ça n'aidait pas beaucoup la jeune infirmière .. Pourquoi ça d'ailleurs? Eh bien oui si lui était tombé sous son charme, elle aussi, mais s'efforçait de ne pas voir la vérité en face, se mentant tant qu'elle le pouvait.

"J'vous en prie, asseyez vous, ça sera plus simple si j'dois vous soigner!"

Dos à elle, elle remarquait une tâche rougeâtre sur son haut, et haussa un sourcil en voyant qu'il ne le retirait pas. Bon, certains de ses patients étaient assez spéciaux et refusaient catégoriquement tellement ils étaient pudiques, mais elle doutait que ce soit son cas. Tapant légèrement du pied avec un sourire amusé, la jolie rousse soupira doucement avant de lui dire de retirer son haut:

"Vous savez, comme ça, je peux pas vous soigner, je vais pas vous manger, vous pouvez retirer votre haut, personne ne vous regarde!"

Cette dernière phrase, elle l'avait dit avec un ton moqueur, quoique plutôt une gentille plaisanterie, elle ne faisait que le taquiner, rien d'autre. Elle n'était pas du genre méchante, du tout même, et la moquerie était quelque chose qu'elle avait toujours détesté, or, taquiner les gens, elle adorait ça. Une fois qu'il s'était assis et avait retiré son haut, elle s'approcha, arborant un léger sourire aux lèvres en essayant de calmer son coeur qui battait un peu plus fort qu'auparavant. En même temps qu'elle examinait sa blessure, elle ne put empêcher son regard de vagabonder sur ces magnifiques tatouages qu'il arborait.

"Ils sont superbes ... Vos tatouages je veux dire. Hum ... Oui, votre brûlure ... Je vais vous désinfecter, et vous faire un pansement histoire de ne pas tâcher d'autres vêtements."

A ces mots, elle s'écarta en essayant de reprendre un peu ses esprits et de se concentrer avant d'aller chercher le désinfectant et le pansement.

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Il s'assit donc, se rapprochant d'elle par la même occasion, l'atmosphère se détendant à sa plaisanterie.. Ou peut-être pas. Enfin, la porte fermé -mmm...?-, Miss Hannigan derrière lui, il retira son haut, mettant son t-shirt sur la table basse proche de lui, échappant un léger rire entre nerveux et sincère de ses lèvres.

Superbes étant qualifiés pour ces tatouages -seulement?-, il sourit doucement, ayant pourtant imaginé un scénario ou elle ne le saurait pas de cette manière. Mike soupira éternellement, sachant que de toutes manières elle ne pouvait pas lire dans ses pensées ou même entendre son coeur battre plus fort, une partie de son passé à découvert devant elle...

- Merci... Vous savez s'ils vont paraître encore, sous la brulure?

Melody repartit un instant, laissant amplement le temps à Mike de trouver son souffle, et elle revint aussitôt avec le désinfectant et le pansement, Michael l'ayant suivit des yeux par le biais du reflet de la fenêtre. Les doigts de l'infirmière effleurant doucement la plaie, il retint un gémissement, serrant les dents. Bon, au moins, s'aurait-elle que ce n'était pas de la comédie pour la voir... Mais bon, ça ne le dérangeait pas, il n'allait pas mourir, d'un autre côté.

Le jeune homme se crispait légèrement sans le savoir sous ses doigts hermétiquement gantés, ne sachant pas, si au fond, il détestait vraiment cela... Seulement, ce n'était peut-être pas seulement à cause de sa blessure, mais d'une présence humaine bien appréciée.

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Non, il n'y avait pas que les tatouages qu'elle trouvait superbes, elle devait bien l'avouer. Enfin, elle se gardait bien de le dire, préférant garder cette attirance pour elle, jugeant qu'après tout, ce n'était pas quelque chose qu'il était nécéssaire de savoir à Michael. La jeune infirmière, une fois revenue, réfléchit quelques instants à sa question, mais après tout, elle n'était pas médecin, et n'avait pas la prétention de le prétendre. Il allait devoir demander à un spécialiste, bon non, mais quelqu'un qui s'y connaissait mieux qu'elle en tout cas. Elle lui répondit donc, le sentant se crisper sous ses doigts gantés:

"A vrai dire, je ne pense pas, mais comme je ne suis pas sûre, soit vous attendez de voir, soit vous demandez à quelqu'un d'autre. Mais je doute qu'ils paraissent toujours, ça me parait très improbable."

Tandis qu'elle appliquait le désinfectant sur la plaie, elle remarquait bien qu'il était tendu, ce qui pouvait se comprendre, mais il devait se calmer, sauf que ça, elle ne le croyait pas capable d'une telle prouesse. C'est vrai, sa brûlure devait le faire atrocement souffrir -il n'y avait que pour ça qu'il était stressé?- et donc forcément, qu'elle y touche ne devait qu'amplifier la douleur qu'il devait ressentir.

"Détendez vous, j'en ai fini avec le désinfectant, j'vous mets le pansement et c'est terminé."

C'est donc avec ce battement de coeur lancinant qui en devenait presque douloureux qu'elle s'exécuta, n'appuyant pas trop pour ne pas lui faire trop mal mais assez pour qu'il tienne en place. Une fois que ce fut fait, la jeune femme vint se placer devant Michael, souriante, à moitié confuse, à moitié heureuse, et alors qu'elle allait se diriger vers son bureau, son regard se posa dans le sien et elle fut incapable de bouger, tellement elle était troublée ..

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Et puis, il n'allait pas être vantard, en lui disant qu'il avait dessiné chacun de ses tatouages... Et puis, elle non plus n'abusait pas sur son rang d'infirmière, préférant être terre à terre, ne pas trop espérer pour son tatouage à la hauteur de son omoplate droite.

Après tout, en sa compagnie, rien ne semblait comme la fin du monde. Mike se sentant étrangement gamin-blessé -si vous voyez le genre-, il grimaça et s'efforça d'être complètement à l'aise en sa compagnie, avec cette blessure, le haut du corps dévêtit.... Dur, dur.

Enfin, elle plaça le pansement délicatement, par grande délicatesse à son égard. Puis, Melody vint se placer devant lui, qui regardait son t-shirt tâché de sang. Bon... Et il resta comme ça, face à elle, assis dans cette même chaise, son regard rejoignant le sien. Un long moment silencieux s'en suivit alors que les deux, séparés d'un foutu bureau ne pouvaient détacher leurs regards.

L'étudiant lui sourit tendrement, étant, oui, mal à l'aise, mais cette rencontre le rendant étrangement heureux, même si il ne serait jamais souhaité quelque chose du genre. Mike reprit un peu de lucidité, secouant lentement sa tête.

- Et pour le pansement?... Je le garde ou je m'arrange pour le changer à chaque jour?

Demanda ce dernier, une visite régulière à l'infirmerie ne le dérangeant pas non plus...

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Ce regard devenait presque paralysant et Melody commençait sincèrement à paniquer sur ce sujet. Beaucoup de pourquoi sans réponse -du moins pas de réponse qui lui convenait- trottaient dans sa tête sans qu'elle ne puisse trouver la cause de ce malaise qu'elle ressentait fréquemment lors de situations comme celles ci, leur proximité et le fait qu'il soit torse nu n'arrangeant pas les choses.

Le pansement .. En effet, il allait devoir le changer, mais Mel' se doutait bien que pour un étudiant en fac, il devait avoir autre chose à faire que passer son temps libre à l'infirmerie, c'était quand même une évidence, malgré que cette perspective n'aurait pas déplu à la jeune femme. Tandis qu'elle se munissait du bandage qu'elle allait lui faire, elle lui répondit, la tête un peu ailleurs:

"Eh bien, comme je me doute que vous devez avoir pas mal de boulot, même s'il vaudrait mieux tous les jours, je vous le laisse deux jours maximum, après, si vous avez le temps, ça serait pas mal de le changer quotidiennement. Hum .. Soit vous venez à l'infirmerie et je m'en occupe, soit vous allez à l'hopital, enfin je doute que vous en ayez vraiment envie .. Bref, c'est vous qui voyez."

Une fois qu'elle eut saisi la bande qu'elle allait lui appliquer sur le corps après l'avoir pour la énième fois désinfecté, la jolie rousse s'approcha de lui, -encore cette proximité gênante ...- et déplia la bandelette qu'elle voulut mettre en place, mais une nouvelle fois, elle ne put réagir, sans doute troublée par le regard intense que lui lançait Michael, qui semblait aussi confus qu'elle. Néanmoins, une légère lueur de détermination dans son regard, qu'est ce que ça signifiait? Non mais attendez, Michael était marié, Melody se faisait des films voilà tout, rien de plus entre eux qu'une amitié naissante .. -vraiment?-.

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Paniquer? C'était pourtant une des dernières choses qu'il aurait cru apercevoir sur le visage souvent détendu de Melody. Un visage détendu qui pouvait bien cacher plein de choses, pourtant...

Lui donnant donc comme ressource l'hôpital ou, indirectement, elle, Mike ne pu être déplu à la deuxième alternative, plus accessible et largement plus attrayante. Il opta d'un hochement de tête discret, elle se retrouvant presque complètement à sa droite, pouvant autant intercepter son regard que sa blessure.

La jeune femme stoppant un instant son travail, occupée à le regarder, d'autant plus que Mike ne trouvait rien d'autre à faire, de toute façon, le jeune homme soutint son regard un autre long instant, ne trouvant pourtant ce geste non pas lassant. Il fut longuement tenté, mais finalement, détourna gentiment son regard, la laissant terminer son bandage. Inutile de préciser qu'il ne savait plus bien si il était soit mal à l'aise ou bien en sa compagnie.

Replaçant son désinfectant et ses bandages à leurs places dans les armoires, Melody passa par la suite devant le newyorkais. Le jeune home l'intercepta, sa main se posant fébrilement sur son avant-bras. Lui-même étonné de cette intention à l'égard d'Hannigan ou même de cette approche qui, la plupart du temps passait aux oubliettes, ses joues prirent une teinte rougeâtre en quelques secondes.

- J-juste... Pour hier...

Murmura ce dernier, sa main paralysé sur son avant bras, le jeune homme ayant de la difficulté à s'exprimer, aussi proche, se rendant compte que son visage était trop près du sien. Ses yeux s'étant retrouvés dans les siens aussitôt, Hugues sentit sa respiration contre la sienne. Aussi, n'en fallut-il pas plus que le regard brillant de Melody pour que Mike passe ses lèvres sur les siennes, timidement pour ensuite les laisser errer contre les siennes, y trouvant un réconfort et une douceur qu'il lui rendit, sentant les mains de Melody encadrer son visage.

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Elle se trompait, voilà la seule explication. Michael était marié, il n'avait que faire d'une jeune femme comme elle alors qu'il devait trouver de la tendresse dans les bras de sa femme quand il rentrait chez lui. Mais avec les cours, c'était quand qu'il rentrait chez lui au juste? Enfin non, ce genre de pensée était une erreur de la part de l'infirmière, qui avait très apprécié leur soirée en tête à tête improvisé. Mais ça aussi, ça avait été une erreur qui n'avait servi qu'à renforcer ses doutes sur le type de sentiments qu'elle éprouvait pour le bel américain actuellement torse nu devant elle, assis sur une table attendant qu'elle lui fasse son bandage tandis qu'elle perdait son regard dans le sien, rêvant sans doute à quelque utopie stupide.

Une fois son travail d'infirmière effectué, elle s'apprêta à dire à Michael qu'il pouvait partir. Oh oui, il lui plaisait énormément, mais elle préférait sincèrement qu'il parte, au lieu qu'elle fasse une bêtise qu'elle pourrait regretter. Non! Elle ne pensait pas à ça mais simplement elle voulait mettre fin à cette situation embarassante, sa gêne devenant presque handicapante. C'est donc sur ses pensées que la jolie rousse alla ranger son matériel, repassant pour la énième fois devant Michael, mais évitant presque naturellement son regard.

Sauf qu'elle n'eut pas le temps de le lui dire après avoir rangé le désinfectant et les bandages que son coeur se mit à battre beaucoup plus vite, et tout ça pourquoi? Parce que le bel américain posait doucement sa main sur son bras, la stoppant dans son élan pour à nouveau se perdre dans ce regard bleuté. Hier? Que voulait-il dire? Que ça ne se reproduirait plus parce que sa femme avait piqué une crise de jalousie en apprenant qu'il avait passé la soirée avec une autre? Melody le craignait, de toutes manières, que cela pouvait-il être d'autre?! Rien, c'était évident, il regrettait ce qu'il ce dîner.

Sauf que c'est une tout autre réponse qui attendit la jeune femme. Sans qu'elle ne puisse réagir sur l'instant -de toutes façons, elle ne l'aurait pas repoussé si?-, Michael déposa ses lèvres sur les siennes, doucement d'abord, puis plus intensément. Les mains de la doucie infirmière elles, encadrèrent son visage tandis qu'elle ne se posait plus aucune question. Rien du tout, elle ne faisait que vivre l'instant présent, elle se laissait aller à ce que certains appelleraient un moment de folie, d'autres un instant inoubliable ou d'autres encore un abus de pouvoir ...

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Une bonne ou une mauvaise idée? Seulement, la main sur l'avant-bras de la jeune femme, il savait ses propres pensées, n'en étant pourtant pas si fier que ça... À peine sortait-il d'un chute qu'il se reccrochait à quelque chose, quelqu'un. Quelqu'un qui semblait pourtant responsable, qui n'avait pourtant rien tenté mais qui, il crut bien le deviner, lui plaisait.

Mike ne pouvait de toute façon retourner en arrière, ayant très bien sût dans leurs longs regards interminables, que, bon, ça ne se finirait pas par un simple bonjour. Et puis, pour une fois qu'il tentait vraiment quelque chose -sans que l'autre l'oblige gentiment- , qui peut-être il se repprocherait par après.

Pour l'instant, il était bien à l'opposé de ce sentiment culpabilisateur, tout en gardant un lot de réserve. Il retira doucement ses lèvres des siennes, esquissant un sourire un peu ailleurs, qui se voulait sûrement rassurant malgré la tension dans l'air. Les pupilles du jeune homme se dirigèrent vers les siennes, encore si proche d'elle, de son visage, tandis qu'il posa son autre main sur une des siennes, sur son visage.

Oui, un élan de folie, d'envie, rien d'autre. Pourtant, personne ne pouvait dire qu'il se détestait et qu'ils s'aimaient, du moins réellement. Car, si ils voulaient, il aurait pu s'être passé beaucoup plus de choses à l'appartement ou encore moins... Ce baiser n'était-il pas une compensation pour la veille, ou il n'avait pu se résoudre à ce pêché? Mais peut-être qu'en forme d'excuse, cela masquerait la compassion...

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Pourquoi?! Mais pourquoi avait-il fini par craquer? Non, il ne pouvait rien se passer entre eux, il ne fallait pas qu'ils se voient ainsi l'un et l'autre, ce n'était absolument pas sérieux, c'était juste .. Un baiser pas vrai? Un baiser qui ne voulait rien dire, rien de plus. Ca ne pouvait être autre chose, et ça, Melody en était bien consciente. Deux problèmes se posaient à elle: il était marié et elle n'avait aucune envie de devenir la maîtresse de Michael, et elle n'avait pas le droit! Un étudiant restait un étudiant, aussi séduisant soit-il, or, le règlement stipulait bien qu'elle n'avait pas le droit d'entretenir une relation avec l'un des élèves de l'établissement.

Tandis que le jeune homme décollait ses lèvres des siennes, il gardait néanmoins son regard intense dans celui de l'infirmière qui ne savait plus comment réagir. Mais attendez, elle en avait eu autant envie que lui, alors ... ? Non, c'était totalement impossible, elle ne pouvait pas être tombée sous son charme, pas lui ... Elle qui pourtant avait toujours rêvé de tomber amoureuse, ça ne pouvait pas tomber plus mal. Oh attention, elle ne l'était pas, mais s'ils continuaient à ce rythme, ça ne tarderait plus.

Ne sachant toujours que dire, elle affaissa son front contre lui sien en laissant échapper un petit sourire nerveux qui ne faisait que montrer sa gêne et son malaise. Que dire après ça? Oui, Michael lui plaisait énormément, mais une relation avec lui ne rimerait à rien ... Rien du tout. C'est d'une voix tremblante, incertaine qu'elle balbutia:

"J-Je ... J'ai pas le droit ... Je peux pas."

Sur ces mots, elle se retourna, espérant ne pas retomber face au regard fondant du jeune homme qui l'avait fait craquée. Pourquoi fallait-il que ça lui arrive à elle?! Mel' se retourna, non pas fâchée mais perturbée, et prononça difficilement:

"P-Pourquoi?"

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Et elle se posaient de très bonnes questions. Pourquoi, premièrement, faire exception, pour seulement elle, et comme ça, à une deuxième rencontre l'embrasser? Peut-être qu'une personne aussi complexe que Michael voulait rendre les choses plus complexes qu'elles l'étaient réellement... Une étudiant marié et une infirmière, il avait bien compté cette fois. Pourtant, la tentative avait été étonnamment bien réussi.

Le jeune homme lui faisait aussi de la peine, d'une manière.... Il ne la connaissait pas si bien que ça, dans le fond. Il savait simplement qu'elle était célibataire et que lui ne l'était pas, théoriquement.

Ne pouvant réprimer un frisson qui parcourait le long de son échine, il sentit le front de l'infirmière se poser délicatement sur le sien et elle qui balbutiait des mots qu'il aurait très bien échapper de sa bouche. C'était si grave de l'embrasser...? Il ne croyait pas, et ne s'excusait pas, espérant secrètement que cela ne l'effraie pas. Ben oui, c'était comme lui, sauf que d'habitude, c'était pas lui qui faisait les premiers pas... En tout cas, pas "physiquement". Et puis, il n'y avait rien de romantique, là... Vraiment? Un dîner au chandelle, une soirée pluvieuse en sa compagnie et une sortie un peu évasive... Pourquoi? Simplement pour continuer ce qui n'avait pas nécessairement bien commencé avec les rencontres à l'hosto'.

- M-Mieux vaut tard... que jamais...

Murmura ce dernier, son regard se posant sur le sol, quelque peu honteux. Sa gorge se serrant, il se crispa dos à elle, étant debout, s'étant mit sur ses jambes en coton, molles. Ses yeux se posèrent alors sur son t-shirt, tâché de sang, qu'il enfila quand même histoire de ne pas fondre devant elle. Le newyorkais se retourna lentement, s'excusant d'un regard qui ne réalisait pas son malheur, ses mauvaises intentions et qui encore charmé, le teint de se dernier prouvant aussi bien cette perspective.

- Après tout, vous le... méritiez bien, après tout ça. Je veux dire -...- la soirée et ma blessure.

Tenta-t-il d'expliquer, les mots parvenant à s'extraire non poétiquement de sa bouche, d'une manière un peu saccadé, qui se voulait pourtant si fluide, sympathique, rassurante. Le problème c'est que c'était bien plus qu'un simple remerciement.

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Troublée était encore un mot trop faible pour exprimer ce que ressentait Melody à ce moment même, elle était paralysée par ce sentiment étrange, un mélange de joie, de tristesse et de nostalgie. C'est vrai, qu'est ce qui avait pris Michael de faire ça? Certes, elle avait apprécié et n'avait plus qu'une envie, c'est qu'il recommence, mais il fallait naturellement que sa blouse blanche lui rappelle son statut d'infirmière. Et pourtant, oui, le jeune homme lui plaisait énormément, ça, elle ne pouvait pas le nier, la soirée qu'ils avaient passée ensemble avait été excellente, mais elle ne pouvait pas, c'était interdit et il était hors de question qu'elle refasse la même erreur que lorsqu'elle se trouvait encore à l'hopital en tant qu'infirmière de service.

Oui, c'est sûr qu'il lui faisait de la peine. Il avait bien dû remarqué que son baiser, elle l'avait prolongé avec tendresse, ça voulait bien dire quelque chose. Alors forcément, quand elle s'était rendue compte que c'était la première et la dernière fois, ça lui avait fait mal, un drôle de pincement au coeur, mais ça .. Elle ne saurait l'expliquer.

"J-Je mérite rien du tout, je suis payée pour ça ... La soirée était excellente oui, je ne dis pas ... C'est juste que j'ai pas le droit, et vous non plus. J'suis désolée ... Votre femme ... Elle vous fait confiance enfin!"

Sa phrase, elle avait eu du mal à la prononcer, et puis .. Ca n'avait pas vraiment de sens, enfin tout ce qui comptait, c'était qu'il comprenne que s'il ne devait pas faire ça, ce n'était pas nécéssairement à cause d'un règlement qui après tout, n'était fait que pour être enfrein, mais bien à cause d'une femme bien présente pour elle. Finalement, son alliance lui causait plus de problèmes qu'elle ne lui en évitait ...

"J'vais .. Oublier ça. Et vous aussi ..."

Tandis qu'elle faisait son compte rendu médical à son bureau, elle se repassait sans cesse la scène qui venait de se dérouler sans qu'elle n'aie pu faire quoi que ce soit d'intelligent. Comme quoi? Lui dire que non, il était hors de question qu'il recommence, que s'il le faisait, les deux se feraient virer, ou encore que sa femme l'aimait, qu'il n'avait pas à lui faire ça. Bon, des hommes infidèles, elle en connaissait beaucoup, mais elle les détestait. Bizarrement, elle doutait de pouvoir en vouloir à Michael ...

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Les deux semblant bien troublé par un baiser à la base volé, mais finalement un peu "planifié" en fin de compte -ben quoi, si elle avait pas deviné hier qu'il aurait voulu l'embrasser, elle était aveugle...- , il la laissa donc faire son rapport tranquillement, sentant que son regard l'empêchait de travailler comme à son habitude. Et puis, le ton de voix qu'elle utilisait lui faisait étrangement penser à lui, tandis qu'il essayait d'assimiler ses paroles. Elle n'avait pas le droit? Parlait-elle d'un baiser ou... d'une quelconque relation? Bon, lui, il comprenait, vous savez, il en avait songé longtemps à cette bague et peut-être qu'après tout, il préférait vivre sans. Ou simplement la mettre ailleurs que dans son foutu annulaire, voilà tout.

Mais, ici, là, avec elle, c'était trop tard. Il soupira pour April, tout cela rimant à la même chose en fin de compte. Mike avait seulement grand mal à se figurer comment il allait oublier "tout ça". Mais après tout, il n'avait rien à dire pour elle, c'était apparemment elle qui voulait être légalement, politiquement et dans tous les cas bien légale.Le jeune acquiesça d'un coup de tête, échappant faiblement;

- D'a-accord... Je vais y aller.

Il serra ses lèvres ensemble, se sentant comme étant trop impulsif, vous savez... Mais son geste n'avait rien eut de sauvage. Tout le contraire... Il allait tout de même pas lui dire qu'il voulait la revoir, si théoriquement son devoir d'aujourd'hui était d'oublier tout cela. Il sortit donc de l'infirmerie, accordant un dernier regard en la direction de la belle rousse, cette couleur de cheveux lui rappelant de douloureux souvenirs.

- Désolé...

Soupira ce dernier, fermant délicatement la porte derrière lui et rentrant pas-si-péniblement-que-ça dans son dortoir. Car, oui, avant que cet évenement soit malheureux, il était tout de mêm excessivement réconfortant.

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