Infection... cardiaque? (Melody)

Pas qu'elle commençait à se lasser de la journée, mais assez quand même. Que des patients sans aucune raison valable de faire un tour à l'infirmerie, sinon celle de louper quelques cours pas spécialement intéressants. En somme, ce n'était pas ce matin qu'elle sauverait une vie. Oui, ça lui manquait de ne pas avoir de responsabilités aussi importantes qu'à l'hopital. Okay, là bas, elle n'avait été qu'infirmière, mais c'était tellement plus passionant! Sauf pendant certaines visites dont elle se serait bien passées, vous savez, celles d'un bel américain, newyorkais même ...

Melody ne lui en voulait pas, elle ne pouvait pas après tout, elle aussi avait eu envie de l'embrasser et l'avait fait d'ailleurs. Alors que pouvait-elle lui reprocher si ce n'est de profiter de la vie? Et de tromper sa femme? Ah oui, sa femme. Elle y avait bien réfléchi et avait conclut qu'au final, s'il n'aimait pas sa femme, ce n'était pas son problème. Mais d'un autre côté, elle ne voulait pas tenir le rôle de maîtresse de Michael, surtout qu'une autre rousse le tenait à merveille. Il fallait qu'il fasse un choix et à vrai dire, elle aussi. Devait-elle s'amuser un peu en compagnie du jeune homme -sachant que ce ne serait certainement pas qu'un jeu ..- ou alors rester responsable, cette attitude qui la caractérisait habituellement?

Alors qu'elle triait gentiment des papiers dans son bureau, la jolie infirmière priait pour que quelque chose la sauve de ce calvaire ... Ce n'était sérieusement pas passionant de classer et ranger! Et justement! Quand elle entendit des pas, elle se retourna, le visage plein d'espoir, mais celui-ci changea du tout au tout ... Evidemment, sa blessure. Etrangement, elle n'était pas mécontente de le voir, néanmoins, a ne l'enchantait pas non plus. Il fallait qu'elle se décide ... Maintenant? Oh non, que dirait-il à propos de la dernière fois? Rien du tout, ce serait parfait, elle le soignerait puis il rentrerait tranquillement à sa chambre. Nan mais elle y croyait vraiment?

"Non .. Vous ... Vous me sauvez la vie de ces papiers franchement pas passionants. Et puis .. J'suis contente de vous revoir."

Melody s'approcha de lui afin de refermer la porte derrière, espérant donner un semblant d'intimité à ce lieu s'ils voulaient parler de ce qui s'était passé la dernière fois. Enfin pour le moment, il avait mal, alors attention ... Elle le soignait et après ils parlaient.

"Vous ... Hum ... Retirez votre haut que je regarde s'il vous plait."

Bon ... Les deux jeunes gens étaient passablement mal à l'aise l'un en face de l'autre ce qui était plutôt compréhensible. Michael avait du mal à articuler, Melody à le regarder en face, alors disons que cette discution, -même si elle s'avérait beaucoup plus importante qu'elle n'en avait l'air pour le moment- allait etre plutôt ... Embarassante. Mais ils devaient parler, se dire ce que signifiait tout ça pour eux deux si c'était clair. Parce que pour elle, c'était loin de l'être en tout cas.

La belle infirmière retint un soupir quand il retira son haut, laissant appercevoir ses tatouages ainsi que sa blessure couverte par un pansement fraîchement refait. Mal refait. Bon, c'était normal s'il ne s'était pas fait aidé par une infirmière, c'était pas si évident que ça à faire! Enfin, ce n'était pas la le sujet. Délicatement, elle enleva le pansement qu'elle jeta dans la poubelle. En effet, ce n'était pas joli à voir ... Là, il allait probablement avoir droit à l'hopital. Tant pis pour lui, il n'avait qu'à faire attention!

"Je ne sais pas qui vous a changé votre pansement, m'enfin ... C'est pas fait comme il devrait être, alors bon, je vais vous le refaire."

Avant ça, il allait encore falloir désinfecter, s'il ne voulait pas souffrir encore plus. La rousse alla donc chercher le produit, des compresses et le pansement, histoire qu'il aie quelque chose sur la brûlure quand il irait à l'hopital. Elle lui fit donc soigneusement son bandage après avoir appliqué l'alcool. Evidemment, ça faisait mal, mais c'était ça ou elle laissait comme ça et ça empirait.

"Eh bien ... Vous allez devoir aller faire un tour à l'hopital. Mais pour ça, j'dois vous faire faire une fiche médicale, vous savez, enfin c'est la paperasse hein. Attendez là, je vais chercher mon stétoscope."

(Trop bien pensé ^^)

Évidemment, avoir mit un peu d'ordre dans son coeur n'avait pas arrangé une brûlure, encore moins une aisance avec Miss Hannigan. Enfin, dévoilant sa blessure couverte d'un bandage, il ne put pas penser au gaspillage, ne pouvant pas trouver sa présence comme une perte de temps. L'américain acquiesça silencieusement à sa réplique, restant assis tranquillement là. On passait donc toute sa vie à attendre?

... Mais ça ne le dérangeait nullement. Surtout là. Il serra les dents, sentant sa blessure chauffer au contact de l'alcool, entendant en même temps qu'il irait à l'hôpital. Certes, ce n'était pas un très joyeux lieu, surtout qu'il y avait été pour d'autres personnes qu'il avait vu souffrir. Mais, il n'avait pas à s'en faire, ce n'était qu'une banale infection, rien de plus.

- À l'hôpital?...

Enfin, c'était fini. Elle posa donc son bandage par dessus... Fini? On l'avait bien dit? Non, une fiche médicale apparemment exigeait donc un dossier de la part de cette demoiselle maintenant en face de lui, stéthoscope en main. Se remémorant sûrement un souvenir délicieux, Mike cligna des yeux frénétiquement, la jeune femme s'approcha près de lui, un sourire poli aux lèvres.

Les yeux de Mike retrouvant lentement les siens, tandis qu'elle cherchait une issu de trouver son coeur -?-, du moins ses battements et que Michael se rendait compte qu'il pompait sans doute trop de sang pour avoir l'air détendu, chose qu'il n'était pas vraiment en ce moment. Oh, et puis, elle devient bien savoir, sinon deviner que c'était plus que palpable et superficiel ce battement de coeur intense. Mike entrouvrit les lèvres, comme pour se donner du soutenance "sociale", sans pour autant prononcer un mot, un maigre sourire niais dans son visage qui s'empourprait.

(Je sais je sais xD)

Elle qui avait souhaité oublier un dîner trop romantique, une visite à l'infirmerie trop émouvante et une nuit trop inquiétante suivie d'un réveil plutôt éprouvant, il venait la voir et l'empêchait de redescendre sur terre. Parce que oui, pour le moment, même si elle pensait vaguement aux conséquences de ses actes, rien n'était encore clair, il fallait dire qu'elle avait du mal à se concentrer en ce moment et à réfléchir à la façon dont elle devait se comporter avec lui.

En effet, monsieur allait avoir droit à une visite à l'hopital, sauf que cette fois, elle ne serait pas là pour l'accompagner. Surtout en ce moment, avec cette fichue paperasse à ranger, elle n'avait pas vraiment le temps alors .. Autant dire que cette semaine, Melody ferait probablement pas mal d'heures supplémentaires. Michael ne semblait pas enchanté, mais il valait mieux éviter que son état n'empire! Et puis, ce n'était pas si terrible que ça quand on y allait pas pour deux jeunes filles ...

"Oui, désolée de vous l'apprendre, mais je pense que ça vaut mieux. Et puis de toutes manières, je ne dispose pas des autorisations pour tout soigner ici, et ça ... En fait, à ce stade, tout ce que je peux faire, c'est vous désinfecter un peu et vous refaire votre bandage."

Bon et non elle ne devinait pas que le coeur du newyorkais battait plus fort. Pourquoi d'ailleurs? Non, elle n'était pas stupide, elle se doutait bien qu'il se passait quelque chose entre eux, mais de là à savoir quoi .. C'était une autre affaire. Bref. La jolie rousse se plaça donc de façon à pouvoir l'osculter en évitant tant que possible son regard intense qui l'avait fait succomber. En posant le stétoscope sur le torse de Mike, elle s'en rendit bien compte, que ses pulsations cardiaques étaient plus rapides, et d'ailleurs, c'était plutôt étonnant mais aussi flatteur. Elle retira l'appareil en plongeant ses yeux dans les siens, posa sa main à l'endroit ou battait son coeur tout en gardant cet air perplexe qui montrait bien qu'elle essayait de comprendre.

Mike lui n'avait pas pour autant tenté d'oublier ses souvenirs plus que bons, ni pour autant d'en espérer plus d'elle, comprenant difficilement son sort de relation ambigüe. Pourtant le jeune homme pensait que d'être en sa compagnie ne pouvait pas leur fait du mal, si ce n'est que du mal, ou alors une ambigüité, au pire.

Alors donc, il devait aller à l'hôpital. Bizarre comment de si petite affaire pouvait vous menez aussi loin... et vous faire connaitre de très gentils gens.

- Si c'est mieux pour moi, j'dis pas non, alors.

Dit-il, sachant très bien qu'il ne pouvait pas dire non à la belle rousse, esquissant un doux sourire, qui pourtant cachait une certaine nervosité qu'elle allait bientôt découvrir. En effet, elle finit par savoir son pouvoir assez brusquement, sous une déclaration non-verbale, tandis que Mike cherchait son souffle, et ne savait plus ou mettre ses yeux, ne cherchant plus à l'intimider, à la confronter dans un situation qu'elle ne voulait s'en doute pas redécouvrir -chose qu'il ignorait pourtant.-

Cependant, il ne put qu'être charmé d'avantage par elle, par sa tendresse, sentant sa main contre son torse. Son regard fut emprisonné dans le sien, qui essayait sans doute d'y comprendre quelque chose. L'américain se laissant transporter au-delà de ses restrictions, il murmura, chaque mot pesant dans cette pièce;

- Je v-vous attendrai, Melody...

Le visage du jeune homme s'étant légèrement approché du sien -à moins que ce soit le sien?-, il maintenu ce regard qui lui avait été bien fidèle, si honnête. De si minces et simples paroles pour lui dire qu'elle comptait à ses yeux. Du moins, plus qu'elle ne le savait déjà. Cependant, qu'est-ce qui lui disait qu'il devait attendre..?

C'était ... Etrange la facilité avec laquelle Melody agissait à présent. Sa main posée sur le torse nu de Michael glissait tout naturellement jusqu'à sa joue, sans qu'elle puisse expliquer d'ou lui venait cette aisance qu'elle avait longtemps cherchée. Peut-être qu'elle s'était familiarisée avec ce regard bleu intense, ou peut-être aussi qu'elle s'était rendue compte que le newyorkais éprouvait le même malaise qu'elle et qu'il ne fallait donc pas se mettre dans des états pareils. Bien sûr qu'elle avait peur, bien sûr qu'elle ne voulait pas tomber amoureuse -trop tard?- et bien sûr qu'elle risquait de perdre son job, mais tant pis. Dans la vie, il faut prendre des risques, et elle venait de le comprendre.

La jolie rousse ne détachait plus son regard du bel américain qui avait su l'envoûter. Elle ne savait pas pourquoi lui et pas un autre, mais elle ne voulait personne si ce n'est ce jeune homme. C'était fort probable qu'elle tombe amoureuse de lui, si ce n'était pas déjà fait, mais elle n'y pouvait rien, alors pourquoi lutter contre ses sentiments?

Des murmures brisant le silence pesant fusèrent dans l'air aseptisé de la pièce. Et ils touchèrent profondément le coeur de la jeune femme qui sentait une douce chaleur au ventre, comme si elle attendait ces mots depuis longtemps. Leurs visages proches l'un de l'autre, ils profitèrent de cette proximité pour s'enivrer de l'odeur de chacun, Melody gardant celle de Michael dans un coin de sa tête. Ses lèvres frôlaient doucement les siennes, provoquant des frissons à chaque contact, chaque sourire, chaque regard que l'étudiant faisait.

De toutes manières, il n'y avait rien à ajouter. C'était un moment de grande tendresse entre les deux jeunes gens qui décidémment ne se lassaient pas de ces silences plus expressifs que les mots. C'est vrai, leurs regards en disaient beaucoup plus ... Par exemple, dans les yeux de Melody, on voyait clairement qu'elle était totalement sous le charme, ce qu'elle n'avait pas encore vraiment avoué. Mais il fallait être vraiment bête pour ne pas s'en rendre compte ... Comment ne pas voir que oui, son coeur battait plus vite en la présence de Michael, qu'elle prenait des risques inutiles pour lui, et que finalement, oui, elle l'aimait?

Bientôt, les lèvres de Michael vinrent rencontrer les siennes tandis que sa main sur la joue de celui-ci le caressait doucement. Elle répondit bien sûr à ce baiser interdit, prenant encore plus de risques puisqu'elle se trouvait sur son lieu de travail et que n'importe qui pouvaient les surprendre. Il se passerait quoi après ça? Probablement que tous les deux seraient virés, lui perdait sa place dans cette prestigieuse université et elle se retrouverait au chômage. Tant pis, elle voulait être avec lui, qu'importe ce que cela impliquait. Délicatement, elle se retira, gardant toujours son regard plongé dans le sien et sa main caressant maintenant la nuque de Mike.

"Je ... Je sais pas c'que ça veut dire, que ce soit pour vous ou pour moi, mais ... Vous savez qu'on n'a pas le droit pas vrai?"

Et pourtant, il est vrai que c'était trop tentant, trop délicieux pour s'en priver. Et d'ailleurs, la jolie rousse revint prendre ses lèvres, dans un baiser toujours plus tendre et délicat, les mains tremblantes se glissant dans celles du jeune homme. Est-ce qu'il l'aimait autant qu'elle l'aimait? C'était bien la question, mais pour le moment, ce n'était pas vraiment l'instant de se poser des questions.

L'avait-il prévu? Non, mais seulement espéré... Ce qui avait bien finit par arriver, à son avantage, ne paraissant pas pour un étudiant en manque d'amour, de tendresse, et de particulièrement la sienne. Le pire dans cette histoire c'est qu'il l'avait goûté une première fois et qu'il ne voulait plus démordre cette passion enivrante, cette jeune infirmière en face de lui maintenant.

Un frémissement, un contact, une respiration, si proche, si délicate, qu'ils se retrouvèrent bientôt dans une situation plus qu'amicale dans une infirmerie. Et cruellement, comme une morale à retenir ou sinon une métaphore quelconque, sinon un serment, elle lui rappella que c'était interdit. Ses lèvres frémirent, tandis que Mike ne fit que soutenir son regard avec fidelité, ne sachant pas autrement résoudre une histoire telle.

Ses deux mains bientôt retrouvant les siennes, tandis qu'il n'osait pas, ne voulant pas la pertuber tant dans une conquête d'un travail sans danger, il ne put qu'être agréablement surpris d'une téméridité qu'il lui sous-estimait sûrement... Ses lèvres redécouvrant doucement les siennes, il tenta de calmer leur tremblement mutuel, mains contres siennes, ses doigts s'entrelaçant entre les siens.

Seulement, il ne savait pas que le moment allait être bien écourté de nombreuses minutes, par un toquement de jointure sur la porte. Bon... Heureusement, elle l'avait bien fermée, et que l'absence de fenêtre était bien présent. Démasqué..? Les lèvres de l'américain se décalèrent des siennes, tandis que dos à la porte, Melody allait répondre, évidemment embarassé. Ce n'était pas suspect?

Et premièrement, c'était qui? Il se retourna pour y voir Angélique, apparement confuse, qui venait lui reporter un linge qu'il avait oublié. N'entendant qu'un bafouillement d'excuses, Micheal ne put que continuer à rester immobile, voyant le regard amusé de Miss Steward. Il la remerçia d'une murmure qui était sans doute encore dans les vapes;

- Merci..

(XD)

Et maintenant? C'est vrai, ces baisers ne pouvaient être totalement innocents, les deux jeunes gens avaient des sentiments l'un pour l'autre alors il fallait qu'ils se décident soit à se l'avouer soit à laisser tomber. Et ça, Melody doutait que ce soit réellement possible. Après tout, un jeune homme tel que lui était spécial, on ne l'oubliait pas comme ça, particulièrement quand on tombait sous son charme.

C'était un jeu dangereux auquel ils jouaient là ... En effet, il fallait bien dire que bientôt, ils allaient tous deux redescendre sur Terre et réaliser que non, c'était une très mauvaise idée d'entretenir ce genre de relation. Tant pis, mais l'infirmière tomberait sûrement de haut, car il fallait bien le dire, ses sentiments pour Michael était bien plus forts que ce qu'elle ne le disait.

Leurs regards se croisaient tandis que leurs doigts s'entrelaçaient. Bientôt, ce moment de tendresse fut interrompu et Mel' se maudit de n'avoir pas fermé la porte à clef. Bon, elle devait aller ouvrir quand même ... Mais comment ne pas paraître gênée devant sa nouvelle patiente? Angélique? Elle avait pourtant l'air d'aller très bien. Oh ... Elle ne faisait que rapporter un tee-shirt à Mike. Un tee shirt? Mais qu'est ce que ça signifiait au juste? Non, Melody n'était pas jalouse, simplement ... Bon, d'accord, jalouse.

Elle resta figée devant la nouvelle venue qui arborait un léger sourire amusé. Celle-ci s'avança vers Michael pour lui apporter son linge puis se pencha sur lui pour lui souffler:

"Je comprends pourquoi April est malheureuse ..."

Ensuite, à l'attention de l'infirmière, elle ajouta, avec toujours ce regard provocateur et amusé:

"Désolée de vous avoir dérangé mademoiselle ..."

Bon recommencer toutes approches dans l'infirmerie, était oui, sûr, très intéressant et passionnant, mais pas nécessairement prudent. Chose qui rendait la chose si précieuse? Mais il doutait que la rareté en fasse son seul péché mignon... N'était-ce pas parce qu'il l'aimait avant tout? Ce n'était pas trop vite pour deviner cela? ...

Il soupira doucement à cette pensée, son souffle glissant contre le sien, effréné, arrêté, à ses côtés. Déconnecter d'un moment si tendre fut cependant assez brutal, leur doigts se séparant à contrecoeur, leurs lèvres avec mélancolie.

Et Michael, encore le coeur tout chamboulé -dans le bon sens- ne put que davantage être intimidé par cette visite à l'improviste... Enfin, presque. Il n'aurait pas dû lui demander de changer son pansement, surtout que là, lui redonner son t-shirt sous les yeux de Melody, ça créait un malentendu qui ne s'était pourtant jamais passé, ou, au moins pas avec Angélique. Quoi qu'il en soit, de toute manière c'était de l'histoire ancienne.

La jeune brunette s'avançant terriblement proche de lui, elle lui redonna son t-shirt tout en sachant toute cette nouvelle histoire d'amour, au scénario plus original cette fois-ci. Il savait, ça pouvait être amusant, mais qu'elle était la raison de ce regard provocateur? Lui-même ne l'avait vu que quelques minces fois et le revoir aujourd'hui, juste dans la même salle de l'infirmière en même temps le gênait.

Miss Steward s'excusant, Melody referma lentement la porte derrière elle, se demandant sûrement en quel compagnie elle se trouvait. La voix encore faible, tremblante et par dessous tout encore charmé, il parvint à prononcer;

- ...C'est elle qui m'a fait mon pansement.

Trop simple? Recroisant son regard, il murmura à nouveau, reprenant leur conversation d'avant qui n'était pas plus rassurante;

- Regardez, même si c'est risqué pour.. nous, ça n'enlève pas que c'est vous qui me plaisez... et qui offre le meilleur tête-à-tête en ville.

Ayant choisi une approche plus personnelle cette fois-ci, il enfila doucement son t-shirt et tournant ensuite son visage vers le sien. Un doux sourire mélancolique dessinant les traits de Mike, il ne put seulement pas se résoudre à être malheureux à cause de la brunette passée plus tôt, qui peut-être comprenait son choix. Le jeune homme ne put se résoudre à partir tout de suite, son coeur ne demandant qu'être accompagné du sien.

Remarquez, peut-être que ce n'était plus le cas... Elle, jalouse? Et ne remarquait-elle pas qu'il était tombé sous son charme depuis longtemps? Enfin, demandez-moi ce qu'il attendait maintenant, c'était pourtant bien facile à deviner.

(Long, efficace... Bon, sûrement l'envie d'un moment. Pas mal occupée aujourd'hui mais j'ai eut le temps "entre-temps" de faire ça xD)

C'était assez délicat comme situation ... Melody était jalouse oui, mais ne le montrait pas, après tout, il n'avait aucun compte à lui rendre et avait parfaitement le droit d'aller voir qui il voulait, ça ne la regardait pas. Et même si elle avait lancé un regard noir à la jeune fille, elle espérait sincèrement que l'américain n'aie rien remarqué. Pour quoi elle passerait sinon? C'était une infirmière, payée pour soigner les étudiants d'Harvard et non pour les draguer. Le pire, c'était qu'elle ne le faisait pas! C'est Michael qui l'avait embrassée ... Après qu'elle l'aie invité à dîner, d'accord, mais pourquoi devrait-elle être virée tout ça parce qu'elle ressentait quelque chose pour lui?

La miss Stewart sortit rapidement de la pièce après avoir sûrement remarqué que sa présence était quelque peu dérangeante. Enfin ... Oui, dérangeante, mais pourquoi? Parce que les deux jeunes gens souhaitaient continuer à s'embrasser ou alors parce qu'une discussion s'imposait? Honnêtement, Melody aurait préféré la première alternative, elle n'était vraiment pas d'humeur à penser au chômage ce jour-là. Et puis, qui a dit qu'enfreindre les règles n'était pas délicieusement excitant? D'accord, ce genre de pensée était loin de la caractériser habituellement, mais il fallait bien dire que c'était plus qu'agréable.

"Pour nous? Ecoutez ... Il n'y a pas de nous. Pas pour l'instant. J'ai un boulot, j'y tiens, et si ... Si on continue, on se fera virer tous les deux et je n'ai pas franchement envie d'me retrouver au chômage ni que vous deviez vous trouver une autre université. Vous me plaisez aussi, énormément même, mais vous pensez sincèrement que c'est une bonne idée?"

Il fallait mettre les choses aux claires et elle n'allait pas se priver, elle avait le mérite d'être franche au moins. Bien sûr qu'elle avait envie de se réveiller le matin à ses côtés, ce devait être une sensation agréable, mais si c'était pour se lever et aller pointer au chômage, mieux valait qu'ils en restent là.

Michael se levait alors que Melody continuait d'essayer de lui faire comprendre qu'il ne fallait pas, que c'était une très mauvaise idée d'entretenir ce genre de relation dans une université renomée telle qu'Harvard et que le chômage n'était pas une de ses perspectives d'avenir. Mais il ne semblait pas vouloir entendre sa vision des choses, sans doute trop absorbé par la sienne. Comment lui faire entendre raison? Surtout qu'elle même ne demandait qu'à le revoir, donc forcément, elle devait se battre contre elle-même pour ne pas craquer.

Et même s'il ne venait pas la voir ici, ça pourrait être dangereux. Tout se sait ici, Melody n'en avait pas encore fait les frais, mais elle avait entenu de nombreuses rumeurs en se demandant comment elles avaient fait pour naître. Et si ça leur arrivait aussi? C'était trop risqué, la vraie question, c'était "est ce que le jeu en vaut la chandelle?" ...

"Mais ça reste dangereux quand même! J-Je ... Qu'est ce que j'peux faire pour que vous me compreniez? Je vous aime beaucoup, c'est sûr, mais répondez moi franchement. Vous êtes prêt à courir un risque pareil pour moi?"

S'il lui retournait la question, que répondrait-elle? Oui? Peut-être bien ... Après tout, peut-être que c'était lui dont elle avait besoin! Mais une décéption avait déjà été dure à supporter, alors deux .. Mais comme l'a dit un jour P.E. Victor, "La seule chose que l'on soit sûr de ne pas réussir est celle que l'on ne tente pas". Et probablement cette citation s'appliquait à eux aussi .. Alors finalement, le boulot n'était peut-être pas si important que ça.

"Je veux croire que ça peut marcher. J'ai juste ... Peur. Parce que ... 'Fin devoir se cacher, c'est pas mon truc. Vraiment pas."

Plus intelligent? Ou plus lâche? Parce que ces raisons, c'était bien des excuses pour ne pas tomber amoureuse de lui, rien de plus! Bien sûr, elle voulait trouver son prince charmant, mais elle refusait de croire que se puisse être lui. Tout serait bien trop compliqué avec ça! Il était certes adorable, gentil, amusant et séduisant, mais est-ce que ça faisait de lui l'homme idéal selon Melody? Ben peut-être bien en fait ... Mais pourquoi?! Pourquoi fallait-il que ça soit tombé sur eux deux, qui ne pouvaient pas être ensemble? Le destin n'est-il pas une chose cruelle?

L'espérance, à trop forte dose, peut facilement vous empoisonner la vie aussi bien qu'une drogue. Sauf que la drogue, certains arrivent à s'en passer. Mais l'espérance, personne ne peut vivre sans. Et la jolie infirmière n'était absolument pas une exception, au fond d'elle, oui, elle espérait pouvoir entretenir cette relation. Sauf qu'elle était trop terre à terre pour l'avouer. Dire ce genre de chose conduirait forcément à la souffrance de l'un des deux et elle ne le souhaitait pas.

"Vous ne comprenez toujours pas. Mon boulot, ce n'est peut-être pas le plus important au fond. Votree place dans cette université est en jeu, autant moi j'arriverai facilement à retrouver un job, autant vous aurez du mal à vous dégoter une nouvelle école en milieu d'année."

Réaliste et dure dans ses mots, elle savait qu'il le fallait, après tout, au moins, elle lui ouvrait les yeux. Il ne devait pas être aveuglé par ce qu'il ressentait pour elle et être un minimum responsable. S'il voulait vraiment être avec elle, alors il le lui ferait savoir, il insisterait, et là, elle verrait en conséquences. Ses mains se détachèrent des siennes à la grande surprise de la belle rousse qui détourna le regard voyant bien qu'elle le gênait. Une question bien plus sérieuse vint illuminer ses yeux.

"Votre dossier oui ... Hum attendez une minute je vous prie, je vous le remplis."

Qu'est ce qu'elle voulait? Ce n'était donc pas clair? Alors je vais vous expliquer. Melody souhaitait être comme tout le monde, ne pas être tombée amoureuse d'un étudiant, abandonner son boulot et retourner bosser à l'hopital, oublier tranquillement Michael avec un jeune homme très bien qui saurait la rendre heureuse. Ah nous y voilà. Comme tout être humain, ce qu'elle recherchait avant tout, c'était le bonheur. Ca peut paraître égoïste comme ça, mais même si l'on se préoccupe souvent de la vie des autres, notre bonheur est toujours celui qui nous importe le plus. N'est-ce pas normal? Non, je ne suis pas égoïste en disant ça, Melody aime aider les autres et veut les rendre heureux, mais elle cherche avant tout à l'être à son tour.

Certes, elle voulait son bonheur, mais celui de Mike était plus important que celui des autres aux yeux de l'infirmière. Bien sûr, ça la blesse de voir des gens dans la misère, ce qui est normal, mais voir le bel américain souffrir, c'était encore pire. Allez savoir pourquoi ... Ah question tellement simple mais pourtant si compliquée! Il ne voulait pas dire de paroles en l'air, mais qui n'en dit pas dans des situations comme celles-ci? Tout le monde fait des promesses qu'il ne peut pas tenir, c'est la nature de l'homme ... Et probablement que Michael n'échappait pas à la règle.

"Ne dites rien. Il n'y rien à dire sur nous deux, c'est trop ... Trop compliqué."

Pour elle en tout cas ça l'était! Mais là n'était pas le sujet. Justement, celui-ci eut vite fait de changer, puisque Mike demandait son dossier médical que Mel' termina de remplir au bout de quelques minutes. Une fois sa tâche d'infirmière accomplie, elle put enfin redevenir la femme qu'elle était et ne plus se préoccuper de ses obligations. Elle lui tendit avec un sourire très léger.

"Voilà ... Ecoutez, je suis pas certaine que ce soit le meilleur endroit pour discuter de vous et moi. Vous pensez pas qu'on pourrait aller ailleurs, boire un café par exemple? J'ai presque terminé mon travail ce soir."

C'est vrai que le plus intelligent aurait été de ne pas continuer, de tout arrêter et d'ainsi se préserver du sentiment qui se faisait de plus en plus présent dans le coeur de la jeune femme. Mais ça aurait été hypocrite, faire croire qu'elle pouvait l'oublier comme ça! Bien sûr que non, elle ne savait certes pas comment réagir face à lui, mais le repousser aurait demandé un courage extraordinaire qu'elle était loin de posséder. Courage ou ... Lâcheté? A vrai dire, c'était une question qui méritait d'être étudiée, peut-être que la vraie lâcheté, c'était d'abandonner ... Ou pas.

Bien sûr qu'il y en avait des choses à dire, simplement, Melody ne savait pas quoi! Après tout, le sujet était plutôt compliqué en soit, il fallait prendre en compte leurs envies et projets respectifs, leurs perspectives de carrière mais aussi et surtout ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. Et la loi évidemment, mais pour le moment, elle passait bien loin de la priorité première de la jolie rousse qui était boire un café tranquillement avec Michael histoire de mettre les choses aux claires. Néanmoins, une autre interrogation émergea dans la tête de l'infirmière.

"On ... On va ou au juste? J'veux dire ... Vous préférez un café ou ... 'Fin j'veux pas paraître déplacée en proposant ça, mais si on veut être discret, le café c'est peut-être pas la meilleure solution si? A la place, on pourrait p'têtre ... Aller chez moi, enfin comme la dernière fois."

Bon, dis comme ça, ça prenait une tournure assez étrange venant de sa bouche, elle qui n'était absolument pas habituée à faire ce genre de proposition douteuse. Sauf que ça n'en était pas une, mais ça pouvait facilement créer un malentendu. Alors que pourtant, elle n'avait aucune idée malsaine derrière la tête, juste la prudence qui devait être leur maître mot pour le moment!

Une fois dans le couloir, les deux jeunes gens durent regarder à deux fois avant d'être certain de ne pas être vus. Dorénavant, ils devraient faire attention. Enfin, s'ils décidaient de continuer cette relation bien sûr. Continuer? La commencer plutôt ...

C'était pas mal compliqué ce genre de relation en même temps ... Parce que faire attention signifiait se cacher et surtout se débrouiller pour ne faire aucun geste suspect en présence d'autrui. Vous vous imaginez? Interdiction de regarder l'homme que vous aimez quand vous n'êtes pas seuls, c'est plutôt difficile non? Okay, personne n'a dit qu'elle était amoureuse, ni lui d'ailleurs, mais n'était-ce pas le cas? Pourquoi prendrait-elle ce genre de risque sinon? Allez savoir, mais il était bien possible qu'à travers ces sourires et ces baisers, elle voulait le lui faire comprendre ...

Ainsi, il ne disait pas non et Melody s'en trouvait grandement soulagée. La jeune femme avait eu peur qu'il prenne cette proposition pour ce qu'elle n'était pas, soit une invitation indécente. C'était loin d'être son genre alors ... Ah mais c'était pénible de devoir regarder derrière soit quand on sortait d'une pièce, et le voir se reculer pour ne pas qu'on les imagine ensemble provoqua un pincement au coeur de la rousse. Il avait raison, mais tout de même, elle ne pouvait s'en empêcher.

Ce fut une conversation assez maigre des deux jeunes gens jusqu'à l'appartement. Ni l'un ni l'autre n'osait quoique ce soit et c'était peut-être mieux ainsi. Une fois arrivés, elle ouvrit la porte d'entrée avant de ranger son jeu de clef dans son sac à main qu'elle posa sur le meuble du hall. Toujours aussi propre et bien rangé, le logement avait été nettoyé il y a peu et tous les dessins -réalisés par elle même- qui ornaient les murs blancs du salon avaient été remplacé par des photos d'elle et son frère ainsi que leur famille.

Ils se dirigèrent tous deux dans la cuisine pour préparer le café et Michael posa alors une question qui eut le don d'effacer radicalement le sourire de son amie. Son frère devenait un sujet délicat de jour en jour ...

"A vrai dire ... J'ai plus de nouvelle de lui. Il devait venir il y a une semaine, mais il n'était pas là. Normalement, je reçois une lettre tous les deux jours et ... Je n'en ai pas eue depuis. J'imagine qu'il doit ... Etre reparti en mission et qu'il n'a pas le temps."

Et pourtant, Dieu sait que derrière ce visage calme se cachait celui d'une femme effrayée qui craint de ne jamais revoir son frère.